SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

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Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux

 

 

Jean Paul Delescaut et Sophie Binet

Jean Paul Delescaut et Sophie Binet

 

Sur la condamnation pour apologie du terrorisme de Jean-Paul Delescaut, secrétaire de la CGT du Nord

Il faut le dire clairement : quoi qu’il en soit de cette décision de justice parfaitement scandaleuse, le tract incriminé ne contenait aucune apologie des méthodes employées par le Hamas dans son attaque contre Israël le 7 octobre. On se croirait revenu au XVIIème siècle, on croirait lire un cas tiré des Provinciales de Blaise Pascal, où le philosophe montrait que dans les écrits des théologiens condamnés par le Parlement de Paris, ne figuraient même pas dans les textes incriminés ! Depuis Richelieu, les juges français restent fidèles à leur tradition de paillassons du pouvoir (ou bien est-il interdit de dire cela?).

Ils ne tiennent aucun compte non plus des faits. La condamnation porte sur un tract édité trois jours après le 7 octobre, alors qu’aucune évaluation objective des faits n’était faite, et elle n’est toujours pas faite – et que les médias ne diffusaient que la version israélienne.

Ils font aussi comme si absolument rien ne s’était passé depuis 1948 en Palestine. Le double standard est évident : les Palestiniens sont bien les seuls opprimés dont on exige à priori et dans tous les cas la non-violence.

Ce jugement est fondé sur des lois qui limitent la liberté d’expression « pour la bonne cause » et justifié par la jurisprudence de la condamnation en 2002 du répugnant général Aussarès pour son apologie de la torture pendant la guerre d’Algérie.

La bonne cause, c’était donc en l’occurrence de l’anticolonialisme de la vingt-cinquième heure, mais on voit la logique des limitations idéologiques de la liberté d’expression : sous prétexte de fermer la bouche à des fascistes anachroniques, il s’agit bel et bien de paralyser la gauche anti-impérialiste actuelle. Le wokisme anticolonial avant la lettre joue dans le jeu du colonialisme actuel.

On voit que dans cette « décision historique » il ne s’agit nullement en fait d’apologie du terrorisme ou d’autres manquements à la moralité mais d'exercer une intimidation politique et de s'attaquer à la CGT - et d'autres organisations dont LFI.

Dans leur communiqué triomphaliste, les plaignants communautaristes prétendent que la critique d’Israël et de Netanyaou est permise mais que l’apologie des méthodes terroristes contre Israël ne l’est pas, mais dès la phrase suivante amalgament au terrorisme l’antisionisme en ce qu’il nierait le droit à l’existence d’Israël. Et depuis quand s’il vous plait l’existence ou non d’un État est-il un tabou interdit d'expression ? Il ne semble pas interdit, par exemple, de démembrer la Yougoslavie, et de souhaiter le démembrement de la Russie ?

On voit bien que c’est véritablement ça l’enjeu ; or l’existence d’Israël c’est justement ce qui empêche l'existence de la Palestine.

Le terme de résistance n’est considéré par les cuistres du palais de justice que dans sa connotation floue de cliché laudatif. Or ce qui définit la résistance ce n'est ni le moyen utilisé ni l’excellence morale des participants, c’est le but, et pour atteindre un but louable, de mauvais procédés peuvent être utilisés et le sont même très souvent – va-t-il falloir interdire aussi l’œuvre de Machiavel ? D’ailleurs les résistants armés sont toujours qualifiés de terroristes par ceux qu sont chargés de les réprimer, et une des premières cibles de tout mouvement de résistance, ce sont les « collabos » c’est à dire les soutiens civils de l’occupant étranger ou du régime d’oppression qu’il s’agit de renverser. Les résistants si on suit le raisonnement des juges sont-ils donc des criminels de guerre ?

Faut au passage interdire aussi Franz Fanon, qui a fait l’éloge de la violence anticolonialiste ?

Le but de ce jugement et de mesures du même genre qui se multiplient en Europe - l'Allemagne étant comme par hasard particulièrement zélée - est de rendre indicible toute critique d’Israël et de ses soutiens en obligeant leurs adversaires à des contorsions sémantiques paralysantes. Mais la conclusion que beaucoup de gens risquent d’en tirer est qu’on ne peut pas critiquer Israël et comme Israël est officiellement et de facto l’État juif, qu’on ne peut pas critiquer les juifs.

Si un tel constat poussait un certain nombre de critiques d’Israël vers l’antisémitisme, ça ne déplairait pas du tout aux sionistes, qui trouveraient cela parfait pour les discréditer. Mais c’est un calcul risqué qui finira par se retourner contre eux.

En effet la paranoïa provoquée par l’antisémitisme réel ou fantasmé, parfaitement illustrées par les déclarations de Serge Klarsfeld ou de BHL pousse Israël et ses amis inconditionnels à des fautes de plus en plus graves.

Le génocide (sera-t-il bientôt interdit de dire ce mot ?) de Gaza est de ces crimes politiques qui sont plus que des crimes, des fautes - comme disait Talleyrand. A cause de ce crime perpétré en leur nom, le capital de sympathie dont les juifs bénéficiaient en Occident, pour leur contribution au progrès, à la civilisation moderne et à ses révolutions, et à cause de leur souffrance aux mains des nazis, y compris chez de nombreux antisionistes qui leur reprochent justement de renier leurs anciennes valeurs, s’amenuise au point de disparaître, et il est déjà tombé bien en dessous du niveau zéro partout ailleurs dans le monde.

Il est vrai qu’Israël est une « démocratie », tout comme l’était le régime d’apartheid (user de ce ce mot sera-t-il interdit aussi?) en Afrique du Sud. Une telle qualification met à nu ce que nos sociétés tiennent pour la démocratie.

Cette décision est « historique » en effet aussi parce qu’il s'agit d'une déclaration de guerre à la CGT, qui avec ses limitations est un des rares contre-pouvoirs au capital et à ses agents qui subsistent encore dans notre pays.

GQ, 19 avril 2024

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Jeux Olympiques : le budget explose pendant que le gouvernement prépare l’austérité

Alors que le gouvernement se prépare à des coupes austéritaires, les dépenses pour les Jeux de la honte n’en finissent pas de grimper. La facture pourrait s’élever à plus de 10 milliards d’euros, dont 3 à 5 milliards de dépenses publiques.

Jeux de la honte

Crédit photo : capture d’écran Métropole du Grand Paris

Plus de 10 milliards d’euros. C’est la probable facture finale des Jeux olympiques. C’est aussi le niveau des nouvelles coupes budgétaires annoncés par Bercy en avril, sur fond de pression des agences de notation internationales à rendre la France plus attractive en imposant le « retour de l’austérité ». A l’heure où le gouvernement n’a que la dette à la bouche, les dépenses pour les JO de la honte n’ont pas fini de grimper.

Sur ces 10 milliards, près de 3 à 5 milliards sont de l’argent public, selon les projections avancées par le président de la Cour des comptes fin mars. Aujourd’hui, le budget s’élève à 9 milliards d’euros, dont plus de 2,4 milliards d’argent public. Ce chiffre ne compte pas encore certaines dépenses comme les primes de 1 900 euros aux policiers, dont 45 000 seront mobilisés rien que pour la cérémonie d’ouverture.

Dans le dossier de candidature initial, le budget prévu pour le Comité d’organisation des JO (financé à 96% par le privé) était de 3,2 milliards d’euros. En 2019, l’enveloppe s’élevait à 3,8 milliards. Celle-ci est passée à 4 milliards fin 2022, pour atteindre les 4,4 milliards aujourd’hui — avec quelques coups de pouce de l’État et des collectivités, qui, fin 2022, ont versés 111 millions d’euros. Une hausse justifiée par l’inflation que les travailleurs, eux, continuent évidemment de subir, alors que le gouvernement et le patronat refusent toujours des mesures comme l’augmentation des salaires et leur indexation sur l’inflation. L’État a également octroyé une garantie à hauteur de 3 milliards d’euros en cas de déficit.

Autre grand opérateur des JO, la Solideo, société de livraison des ouvrages olympiques, est partiellement financée par de l’argent public car elle se charge d’infrastructures censés être conservées après les Jeux. Son budget s’élève aujourd’hui à 4,4 milliards d’euros dont 1,8 milliards venant de deniers publics. C’est elle qui construit, par exemple, le Village Olympique, dont le financement s’élève à 646 millions (dont 542 de l’État), et qui devra être reconverti en logements mis sur le marché par la suite. Il s’agit d’un violent projet de gentrification, chassant des centaines de familles de leur logement et entraînant une hausse des prix général dans le quartier. Historiquement, les JO sont souvent été l’occasion pour l’État de « nettoyer » les quartiers populaires, processus qui a totalement vidé certaines zones de leurs habitants dans des grandes villes, comme à Athènes en 2004 ou encore à Londres en 2012.

Alors que le gouvernement se préoccupe de financer l’ultra-sécurisation et la chasse aux pauvres et aux immigrés au nom des JO, les habitants, eux, se préparent à payer des augmentations drastiques dans les transports (les tickets de métro passeront à 4€ contre 2,15€ aujourd’hui), et à subir une surveillance généralisée. Ce sont aussi les travailleurs sans-papiers surexploités sur les chantiers, ou encore les bénévoles qui devront travailler gratuitement jusqu’à 48 heures par semaine, qui paient le véritable coût des jeux. De leur côté, propriétaires et grandes entreprises peuvent se frotter les mains : Airbnb devrait générer 1 milliards d’euros de retombées, et les grands groupes de construction comme Bouygues et Vinci encaissent des profits monstres avec les travaux nécessaires aux nouvelles infrastructures.

A 100 jours des JO, alors que les dépenses s’envolent, les couacs s’accumulent dans les préparatifs. Après les ordinateurs volés contenant des informations sur les plans de sécurité des JO et les difficultés de recrutement obligeant Pôle emploi à se tourner des prestataires privés, c’est la cérémonie d’ouverture, prévue en grandes pompes sur la Seine, qui est maintenant remise en question, Macron ayant laissé entendre que celle-ci serait peut-être organisée selon un plan B au Stade de France.

Ces jeux de la honte cristallisent la politique du gouvernement actuel, qui, fragilisé par les crises, agite le spectre de la dette et de la guerre pour avancer son agenda de casse sociale et de répression, tout en tentant de redorer son image à l’international, et surtout, sans toucher aux aides et aux profits du patronat. Alors que la CGT vient de déposer un préavis de grève dans la fonction publique allant jusqu’au 15 septembre, celui-ci pourrait servir de tremplin pour la colère générale, malgré les réticences des directions syndicales à combattre franchement les offensives en cours. A rebours d’une logique de dialogue social avec un gouvernement qui veut imposer la misère, c’est la construction un mouvement d’ampleur dans la rue qui pourrait réellement le mettre en échec.

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5 jours de mise à pied : la SNCF réprime Marion, cheminote ayant dénoncé une agression sexuelle

Le conseil de discipline de Marion, cheminote poursuivie par la direction après avoir dénoncé des violences sexuelles subies sur son lieu de travail, s'est tenu hier à côté de Gare de l'Est. Si le licenciement n'est plus à l'ordre du jour suite à la mobilisation, la sanction arrêtée est toujours aussi inacceptable : 5 jours de mise à pied et un dernier avertissement qui pèsera pendant deux ans sur Marion. Une attaque scandaleuse de la SNCF qui réduit les victimes au silence.

Répression à la SNCF

Crédit photo : Carol Aliso

Ce mardi avait lieu un rassemblement devant la Gare de l’Est en solidarité avec Marion, réprimée par sa direction suite à la dénonciation d’une agression sexuelle subie sur son lieu de travail. Après une enquête à charge par un cabinet privé à la demande de l’« Éthique » de la SNCF et une campagne machiste de rumeurs contre la victime, la sanction arrêtée en conseil de discipline est de 5 jours de mise à pied et un dernier avertissement qui pèsera sur elle pendant deux ans, ce qui la place sous menace de licenciement pour la moindre sanction. Si le licenciement a été finalement écarté pour Marion, suite à la mobilisation et à un dossier à charge et bourré d’incohérences, la sanction est toujours aussi inacceptable pour une personne ayant dénoncé une agression sexuelle, et qui se retrouve aujourd’hui sur le banc des accusés. Régis, le syndicaliste SUD Rail qui l’a défendue, passe quant à lui ce mardi en conseil de discipline et est toujours menacé de licenciement.

Devant le siège, à l’appel de SUD Rail, ce sont 300 personnes parmi lesquelles une délégation de collègues et camarades de Strasbourg, des militants des syndicats SUD Rail de différentes régions comme Metz, Nancy, Lille, ou encore de la région parisienne, ainsi qu’une délégation de militantes et militants de Révolution Permanente et du collectif féministe et LGBT Du Pain et des Roses. Jean René Delpine a ouvert les prises de parole pour le bureau fédéral de SUD Rail. Un mot d’ordre ce mardi matin : faire front contre la répression scandaleuse qui frappe une cheminote victime de VSS et contre les syndicalistes qui défendent au quotidien leurs collègues dans l’entreprise.

Vous êtes victime de VSS à la SNCF ? Taisez-vous ! 

Cette attaque contre Marion intervient dans un contexte où les violences sexistes et sexuelles sont loin d’être des cas rares et isolés dans l’entreprise, comme le dénoncent les travailleuses sur place. La décision de l’entreprise enfonce aujourd’hui une situation déjà bien ancrée et dont sont conscientes les cheminotes comme le rappelle Mathieu, syndicaliste SUD Rail en Alsace : « beaucoup de femmes se taisent parce qu’elles savent que ça peut nuire à leur carrière (…) et une fois sur deux c’est elles qui doivent aller dans une autre gare. Elles ne sont pas protégées, elles sont mises à l’écart ».

La sanction confirme cette politique de l’entreprise qui, par un dossier plein d’incohérences, a réussi à faire passer Marion « de victime à agresseur, et moi de témoin à menteur » comme le dénonce Régis qui l’a défendue depuis le début de l’affaire et a été témoin direct de l’agression. C’est ainsi que Marion écope de cette sanction remarquablement lourde, actée par un conseil de discipline composé de 3 délégués du personnel et de 3 cadres représentant la direction de l’entreprise, tous des hommes, ce qui en dit long sur la gestion de ces affaires dont la plupart des victimes sont des femmes.

Au-delà même des violences patriarcales, c’est la soumission à la précarité que subissent massivement les femmes dans le monde du travail que la direction de la SNCF cherche ici à imposer. C’est ce que Sasha, militante au collectif Du Pain et des Roses, est venue dénoncer : « ils peuvent se dire féministes tant qu’ils veulent, mais c’est un féminisme patronal. Qu’est ce qu’on s’en fout en réalité de combien de femmes il y a à la tête de cette entreprise quand on sait que la SNCF exploite à travers la sous-traitance les femmes immigrées, (…) qu’est ce qu’on s’en fout qu’ils se disent féministes alors qu’ils annoncent le 8 mars à Marion qu’elle est menacée de licenciement parce qu’elle a dénoncé une agression sexuelle qu’elle a subie au travail ».

Aucune confiance en la direction, les cheminots revendiquent le contrôle sur ces affaires

Face à cette nouvelle démonstration que la direction est prête à passer par tous les moyens pour réprimer les travailleurs qui se battent, jusqu’à utiliser la commission « éthique » de l’entreprise pour construire des dossiers à charge contre des syndicalistes, les cheminots entendent lutter pour mettre fin à ces instrumentalisations. Mathieu explique qu’une demande de concertation immédiate (DCI) a été déposée cette semaine pour exiger que la direction n’ait pas la main sur les affaires concernant le personnel, en particulier celles touchant aux violences sexistes et sexuelles : « Nous voulons la création d’une commission indépendante qui serait sous notre supervision, que nous gérerions, pour gérer nous-mêmes nos problèmes d’éthique dans la SNCF parce que nous n’avons pas confiance en eux ».

Fidèle à sa politique répressive et qui finit par condamner au silence les victimes, pour lesquelles elle a choisi de faire du cas de Marion un exemple, la direction a balayé cette revendication d’un revers de la main et déclarée être, sans surprise, satisfaite de la commission actuelle.

Construire la solidarité et la lutte face à la répression féroce du gouvernement et du patronat

Suite aux luttes de ces dernières années et en particulier de la bataille contre la réforme des retraites, on voit dans de nombreuses entreprises une vague considérable de répression syndicale avec des centaines de menaces de licenciement. Anasse Kazib, aiguilleur sur le site du Bourget et délégué SUD Rail, qui était convoqué le matin même au commissariat pour son soutien au peuple palestinien, rappelle que « le pouvoir, le gouvernement, le patronat » s’acharnent aujourd’hui à « essayer de broyer les militants politiques, syndicaux, associatifs, écolos, antiracistes ». A l’image de la participation du syndicat SUD Rail Alsace au collectif intersyndical contre la répression qui a fait sa première réunion dimanche 7 avril et qui regroupe plusieurs syndicats et collectifs, il devient urgent aujourd’hui de s’organiser et se coordonner face à la répression, pour arrêter de résister chacun dans son coin et de façon isolée face au patron.

La SNCF, après la lutte contre la réforme des retraites mais aussi dans le contexte de multiplication des grèves sectorielles à l’approche des JO, s’inscrit pleinement dans cette politique offensive d’intimidation des travailleurs. Le message à envoyer à la direction est clair : aucune attaque ne se fera sans une réponse des travailleurs qui affirment qu’ils continueront à se battre pour leurs conditions de travail, contre les violences patriarcales, et pour défendre chaque collègue réprimé.

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Quelles sont les causes de la Défaite de 1940 ?

 

 

Le grand historien Marc Bloch écrivait en avril 1944 :

« Le jour viendra […] et peut-être bientôt où il sera possible de faire la lumière sur les intrigues menées chez nous de 1933 à 1939 en faveur de l’Axe Rome-Berlin pour lui livrer la domination de l’Europe en détruisant de nos propres mains tout l’édifice de nos alliances et de nos amitiés. » 


Annie Lacroix-Riz

analyse l’histoire des années 1930 pour éclairer les causes de la défaite de 1940. Selon elle, les Français n’ont pas été simplement vaincus en cinq jours par une Wehrmacht invincible ; le haut patronat les a sacrifiés à son plan de « réforme de l’État » copié sur les voisins fascistes et à son obsession d’accord avec le Reich.

Cette affirmation incroyable paraît moins audacieuse à la lecture des archives, françaises et étrangères, relatives à une décennie d’actions des élites : militaires ; politiciens ; journalistes ; hommes d’affaires surtout, qui régnaient sur tous les autres, avec à leur tête la Banque de France et le Comité des Forges. 


L’autonomie des politiciens ou des journalistes relève ainsi du mythe, celle des militaires aussi. C’est bien la France des grands intérêts économiques et financiers qui dicta le choix de l’Allemagne comme partenaire privilégié dès les années 1920 et sabota l’alliance russe de revers qui avait évité la défaite en 1914. Aujourd'hui, l’accès aux archives éclaire les causes intérieures et extérieures de la Défaite et permet « l’instruction du procès de la vaste entreprise de trahison » que réclamait Marc Bloch. 

En livre de poche :

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« Tavares gagne 36,5 millions grâce aux ouvriers sous-payés » Vincent, délégué CGT Stellantis

En demandant aux actionnaires 36,5 millions de rémunération pour 2023, le PDG de Stellantis veut s’offrir 100 000 euros par jours. Vincent Duse, ouvrier à Stellantis Mulhouse et représentant CGT, revient sur la politique de licenciements et de réduction des coûts qui a permis au PDG de s’enrichir.

Ultra-riches

Le PDG de Stellantis Carlos Tavares veut toucher 36,5 millions d’euros pour l’année 2023, et attend que les actionnaires approuvent sa rémunération. C’est l’équivalent de 100 000€ par jours et 2.140 années de travail au SMIC. Pendant ce temps là, un intérimaire de l’entreprise touche 1400€ par mois en moyenne, en étant payé au SMIC et en faisant des heures supplémentaires.

Ce salaire exorbitant fait suite aux bénéfices records de Stellantis, s’élevant à 18,6 milliards d’euros. Pour se féliciter de ses efforts - bien loin de la chaîne de montage - le patron se paie donc une augmentation de salaire de 56% par rapport à l’année précédente, lui qui s’était déjà accordé 66 millions d’euros de rémunération pour l’année 2021 avec 19 millions d’euros de rémunération, 32 millions d’euros d’actions gratuites, et 25 millions d’euros de rémunération de long terme.

En échange, Stellantis dit reverser une petite partie de ces profits records aux salariés. L’entreprise prétend donner 3 700 euros bruts aux ouvriers, mais en réalité la prime est conditionné aux jours de présences. C’est à dire que si tu es malade ou en grève, on te retient 8 à 10 euros par jour d’absence. Pour beaucoup de travailleurs en arrêts maladie longs, c’est comme s’il n’y avait pas de prime pour eux. Surtout, les 8 à 10 000 intérimaires de l’entreprise ne vont pas toucher un centime sur cette prime, alors que l’entreprise a fait 18,6 milliards de profit.

Déjà, on nous a réduit le montant de la prime d’intéressement de 300 euros. Ensuite, on a reçu que 3,8% d’augmentations de salaires, ce qui est en réalité plus faible car les augmentations individuelles, et les primes sont comptés dans le calcul. Dans tous les cas, c’est largement inférieur à l’augmentation des prix, avec une inflation à plus de 5% en 2022 en 2022 et près de 5% en 2023, et à l’augmentation de 10% des prix de l’électricité décidée par le gouvernement.

Plus largement, si Stellantis a pu réaliser des profits aussi impressionnants c’est grâce à sa politique de « réductions des coûts » pour augmenter les gains de productivité, avec des licenciements et des suppression d’emploi. Comme l’explique le communiqué de la CGT Stellantis : « Ces profits sont les fruits de la politique de casse sociale du groupe avec la destruction de plus de 130 000 emplois dans le groupe depuis 3 ans  » ->. En France, rien que ces derniers mois 1 800 intérimaires ont perdu leur poste : 600 sur le site de Mulhouse, 750 à Sochaux, 200 à 250 à Poissy et 200 intérimaires à Rennes. Au total, il y eu 35 000 emplois supprimés en France ces dernières années, par PSA puis Stellantis.

Les médias disent que Tavares a « sauvé le groupe » depuis la fusion entre PSA, Fiat et Chrysler en 2021, mais il a surtout sauvé les profits de l’entreprise et la rémunération des actionnaires. C’est cette politique du groupe qui permet des profits records, et qui pour Tavares justifie son salaire exorbitants. Ils ne sont pas prêts d’arrêter avec ce modèle : le site de Metz est par exemple menacé de la suppressions de 900 emplois en plus de 1 520 licenciements à Turin en Italie et 400 aux Etats-Unis, tous deux annoncés fin mars.

La transition écologique et le développement des voitures électriques sert à Stellantis pour faire du chantage à l’emploi. Ils refusent de financer la transition écologique puis demandent à l’État des aides publiques en échange du maintien des usines. C’est ce qui se passe en Italie, avec un plan de suppression de 2500 postes à l’échelle du pays.

Alors que le groupe est déjà largement aidé par l’État, et fait partie des entreprises profitant des allègements de charges ou du Plan Auto de 2020, dans lequel le gouvernement Macron a donné 8 milliards aux géants du secteurs, il essaie de gratter davantage autour de la transition écologique. La Région Bretagne et Rennes Métropole viennent par exemple d’accorder une subvention de 3,8 millions d’euros à Stellantis pour « accompagner la transformation énergétique » du site de la Jannais. Dans le même sens, Tavares multiplie les déclarations pour dire que l’État doit aider à la transition électrique, et l’entreprise multinationale a pu profiter de 38 000 commandes de l’Etat avec le dispositif du « leasing électrique ».

Si Tavares peut s’offrir cette rémunération indécente, qui fait même grincer des dents certains actionnaires, c’est parce qu’il a su mener une politique de réductions des coûts à tous les niveaux pour sauver les profits du groupe. Entre suppressions massives d’emplois, injections d’aides publiques ou aide indirecte de l’État, fausses promesses et salaires qui stagnent malgré l’inflation : pour le PDG de Stellantis tous les moyens sont bons pour réussir à s’offrir 100 000 euros jours, sur le dos des travailleurs de l’entreprise.

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100€ à débourser pour accéder à son CPF : le gouvernement fait à nouveau payer les travailleurs

Le gouvernement présentera ce mercredi un projet de décret visant à faire payer aux salariés 100€ par utilisation de leur compte personnel de formation (CPF). Pour réaliser 375 millions d’euros d’économies, le gouvernement vise encore une fois les plus précaires.

Austérité

Le ministre délégué chargé des comptes publics, Thomas Cazenave, avait annoncé lundi 17 février que le plan austéritaire de 10 milliards d’euros défendu par le gouvernement ciblerait entre autres les comptes personnels de formation (CPF). Le 8 mars, les Echos révélaient qu’elle consisterait en une « franchise » de 100€ par formation, à la charge des salariés et indexée sur l’inflation. Le gouvernement a finalement annoncé, à l’issue d’une réunion avec le MEDEF et plusieurs syndicats ce jeudi 11 avril, qu’il compte la rendre effective dès le 1er mai 2024, via une procédure législative accélérée qui doit débuter mercredi 17 avril. Le projet de décret prohibe en outre l’usage du CPF pour l’obtention des permis moto.

Le CPF est un dispositif permettant aux travailleurs d’accéder à des formations cofinancées par l’Etat et les entreprises. Il n’est accessible que pour les personnes ayant déjà travaillé. Selon Maxime Dumont, syndicaliste à la CFTC, « 62% de personnes qui mobilisent des formations via le CPF disposent de diplômes infra-bac », et au total quasiment deux millions de personnes y ont recours chaque année, dont 30% de chômeurs et une majorité de travailleurs précaires.

De ce fait, le choix de rendre les formations accessibles grâce au CPF payantes, pour un montant de 100€ indexé sur l’inflation - ce que les salaires ne sont pas et alors que le gouvernement envisage de désindexer le SMIC - constitue une offensive importante contre les travailleurs pauvres, qui forment la majorité des utilisateurs du CPF. Pour les chômeurs et les travailleurs au SMIC notamment, ces 100€ supplémentaires pèseront très durement, risquant à la fois d’encore plus les appauvrir ou de tout simplement de les désinciter à utiliser leur CPF, les enfermant ainsi dans une trappe de pauvreté. Des conséquences dont le gouvernement a connaissance, qui prévoit dans ses calculs une baisse de 20% de l’utilisation des CPF « grâce » à la mise en place de sa nouvelle mesure.

Par ailleurs, cette nouvelle mesure prévoit des restrictions sur le financement des permis moto, qui représentent un cinquième des formations réalisées grâce aux CPF l’année dernière, alors qu’ils y avaient justement été inclus par une loi des députés LREM adoptée en juin 2023. Le décret prévu par le gouvernement prévoit ainsi d’empêcher les détenteurs d’un permis voiture d’y avoir accès et prévoit d’imposer aux personnes ne disposant de ni l’un ni l’autre de n’en choisir qu’un seul. Une restriction importante, alors que les coûts de déplacement pèsent très lourdement sur le budget des travailleurs et qu’ils ne cessent d’augmenter, notamment à cause de la hausse exponentielle du coût des carburants et de celle des transports en commun.

Le gouvernement espère, à l’aide de cette mesure, réaliser 250 millions d’économies sur les sept mois derniers mois de l’année 2024, avec un objectif total de 375 millions par an pour les prochaines années. Une offensive contre les travailleurs et les plus pauvres qui s’inscrit dans la continuité d’une offensive austéritaire plus large, qui cible entre autres l’éducation, l’écologie, la sécu ou encore l’assurance chômage, alors que de l’autre côté de la balance le budget de l’armée s’envole.

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Publié par EL DIABLO

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Mise en danger des salariés : 20 travailleurs de la maintenance assignent la RATP aux Prud’hommes

L’entreprise de transport francilienne a laissé ses employés travailler au milieu des vapeurs toxiques en toute connaissance de cause, dénoncent des travailleurs de la RATP. Une situation scandaleuse, dans un contexte de privatisation, qui illustre tout à fait l’incompatibilité entre logiques capitalistes et santé des travailleurs.

Transports

Crédits photo : Jean Géry Godeaux

En 2020, en pleine pandémie de covid-19, des représentants du personnel CGT RATP s’intéressent à la circulation de l’air sur leurs lieux de travail. Il se rendent alors compte que les systèmes de ventilation de la quasi-totalité des sites de maintenance sont défectueux, voir complètement hors service. Le débit d’air est bien en deçà du seuil légal. Pire, ils l’apprennent par des rapports du Laboratoire Essai et Mesures (LEM) que la RATP avait en main. Donc l’entreprise savait, mais n’a pas agi et encore moins informé ses employés.

Dans les 25 ateliers de centre bus, des équipes se relaient jour et nuit autour d’une grosse vingtaine de zones de travail. La plupart des taches de maintenance se font à moteur tournant. Évidemment, on y sent le gaz d’échappement, mais ce n’est pas tout. Se mélangent et se respirent aussi des fumées de soudage, des vapeurs de colles, d’aérosols, d’ammoniaque, etc... Les salariés rentrent chez eux le soir avec des maux de tête.

Les mainteneurs n’ont pas attendu les expertises pour le savoir : « Notre espérance de vie n’est pas la même que dans les bureaux », rappelle Faouzi, syndiqué à la CGT. « Un cadre c’est plus de 80 ans d’espérance de vie, nous c’est 70 » ajoute-t-il. Deux de ses collègues sont d’ailleurs décédés. Ils étaient en maladie longue durée. Dans ce contexte, les affiches conseillant de ne pas trop utiliser les moteurs - que l’entreprise a fait poser - paraissent plus que dérisoires.

Presque 4 ans après les premières découvertes, la CGT n’a pas ménagé ses efforts. Une expertise indépendante, demandée par le CSSCT (où siègent les représentants du personnel), a démontré l’existence de risques graves et chimiques. Le 2 mars dernier, au dépôt d’Ivry, les salariés ont exercé leur droit de retrait. Après les mises en demeure de l’inspection du travail, la RATP a fini par écoper d’une amende de 120 000€ pour la non mise aux normes de son site de Championnet. Malgré cela, le sujet n’avance pas et seul le centre bus d’Aubervilliers a vu son système de ventilation être refait.

L’entreprise de transport est en plein processus d’ouverture à la concurrence. Avec le découpage des dépôts en plusieurs « lots » et des appels d’offres échelonnés jusqu’en 2026, la direction veut se montrer économe. C’est ce qui explique le non-investissement dans la sécurité des salariés, mais aussi la réduction de 40% des effectifs de la maintenance des bus en 10 ans, ou les salaires au rabais des nouveaux embauchés. Le salaire de Jean Castex, ancien premier ministre et actuel directeur de la RATP, s’élève quant à lui à 450 000€/ an. Encore une fois, des logiques marchandes qui ne profitent qu’à une minorité passent avant les intérêts des salariés et des usagers.

C’est cette injustice qui a convaincu une vingtaine d’agents de maintenance d’assigner la RATP aux Prud’hommes pour « préjudice d’anxiété ». L’idée pour la CGT est de généraliser le dépôt de dossier et elle appelle tous les travailleurs qui le souhaiteraient à la contacter. Un millier d’agents de maintenance sont concernés, sans compter les retraités. « Ce sont des dossiers individuels, mais il faut les amener collectivement, pour pouvoir faire face à la pression du patron » nous explique Faouzi. Dans cette logique d’action collective, un rassemblement est appelé pour le lundi 6 mai contre la casse du service public.

Le jugement aux Prud’hommes aura lieu en juillet, en même temps qu’un événement où le transport de personnes joue un rôle central : les Jeux Olympiques. Entre le combat pour les salaires et le combat pour la sécurité, les salariés de la RATP et d’ailleurs auraient tout intérêt à s’appuyer sur ce moment clef pour faire valoir leurs droits, par la grève et le blocage. Des préavis ont d’ores et déjà été déposés.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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